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L’adoption d’une technologie intelligente entraîne des avantages tout au long de la chaîne de valeur

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Le personnel d’EMILI a exploré les façons dont la technologie numérique est intégrée dans les opérations agricoles modernes lors d’une récente visite d’Innovation Farms Powered by AgExpert, à Grosse Isle, au Manitoba. Photo fournie par l’Enterprise Machine Intelligence & Learning Initiative (EMILI).

L’investissement dans le secteur canadien des produits d’origine végétale favorise une innovation d’envergure, extrêmement stimulante. De nouveaux produits apparaissent régulièrement sur les rayons des détaillants et dans les restaurants, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde.

De manière tout aussi importante, des esprits novateurs partout au pays cherchent de nouvelles façons de mettre à profit la technologie pour mettre au point les protéines saines et durables que la population mondiale réclame.

« Nous avons déjà constaté d’immenses avantages découlant des progrès réalisés dans la génétique des semences, des engrais à efficacité accrue et des technologies de transformation améliorées pour une extraction plus efficace et plus efficiente des protéines ainsi que pour une meilleure qualité sensorielle, relate Ron Clarkson, directeur général intérimaire de l’innovation agroalimentaire auprès d’Alberta Innovates. Le prochain changement que nous nous attendons à voir est lié à la numérisation de l’agriculture et de la transformation alimentaire qui mènera à l’utilisation de l’information en temps réel et tout au long du cycle de production, de la sélection à la récolte et aux opérations post-récolte. Les données liées à l’environnement, à la gestion et à la génétique peuvent être combinées pour fournir une analyse plus précise du potentiel d’une plante. Nous nous attendons également à voir apparaître des techniques d’extraction et de traitement qui rendront le secteur des protéines d’origine végétale plus durable sur le plan environnemental. »

À mesure que le secteur évolue, les entreprises de la chaîne de valeur s’équipent de toute une série d’outils technologiques. Si beaucoup d’entre eux sont issus d’autres secteurs – comme l’intelligence artificielle –, d’autres sont le fruit d’investissements directs dans le secteur lui-même.

Le Centre McGill de la convergence de la santé et de l’économie (CMCSE), à titre d’exemple, dirige conjointement avec des producteurs d’aliments et de boissons du pays un projet de Protein Industries Canada s’appuyant sur des données pour créer une plateforme nationale, à l’échelle du secteur, qui aidera les entreprises canadiennes de produits d’origine végétale à établir des liens et des partenariats. Grâce à cette utilisation améliorée de la technologie, le secteur contribuera à renforcer la chaîne d’approvisionnement alimentaire nationale du Canada, tout en améliorant sa propre compétitivité à l’international.

Cependant, selon Laurette Dubé, présidente et directrice scientifique du CMCSE, il ne suffit toutefois pas de créer cette technologie. Elle doit aussi être rendue accessible aux entreprises canadiennes de produits d’origine végétale.

« Les économies sont fondées sur les PME, affirme-t-elle. Or, il ne s’agit pas seulement de leur fournir la technologie, mais aussi de trouver des moyens de s’assurer qu’[elles] savent comment l’utiliser... et ce, sans interruption de leurs activités quotidiennes. »

Jacqueline Keena, directrice générale de l’Enterprise Machine Intelligence & Learning Initiative (EMILI), partage le même sentiment. Une grande partie du travail d’EMILI – y compris trois projets faisant l’objet d’un co-investissement de Protein Industries Canada – porte sur le développement de solutions axées sur les données pour les secteurs agricole et agroalimentaire, de manière à ce que ces solutions soient accessibles au secteur.

Photo fournie par l’Enterprise Machine Intelligence & Learning Initiative (EMILI).

Le projet axé sur les données EMILI a cette vocation. Il vise à combler les lacunes en matière de connaissances sur les données dans le secteur agroalimentaire et à répondre aux questions importantes que soulèvent leur utilisation croissante, tant à la ferme qu’en dehors. De manière plus générale, le projet vise à renforcer la capacité de gouvernance des données dans le secteur agroalimentaire afin que les chefs d’entreprise puissent prendre des décisions intelligentes et stratégiques en matière de données et de technologies numériques.

« La formation à la maîtrise des données est essentielle pour mieux comprendre le contexte en rapide évolution qui entoure la technologie numérique dans le secteur agricole et pour permettre aux gens de poser les bonnes questions à leurs proches conseillers, aux vendeurs de technologies et aux concessionnaires d’équipement, explique Jacqueline Keena. Notre objectif est de rejoindre les personnes travaillant dans le secteur agroalimentaire, qui, nous le savons, sont déjà très accaparées par leurs responsabilités quotidiennes. C’est pourquoi nous concevons nos supports de formation de manière à ce qu’ils soient clairs et faciles à assimiler, tout en donnant accès à de l’information solide, fiable et digne de confiance. »

Poser les bonnes questions est une étape cruciale du processus d’adoption d’une technologie. Laurette Dubé souligne que s’interroger sur l’utilité à long terme d’une technologie est l’un des gestes les plus importants qu’une entreprise puisse poser avant de mettre en œuvre un plan d’adoption complet.

« Regardez votre portefeuille, votre marché et vos performances, et voyez comment une nouvelle technologie pourrait s’y intégrer. Que permettrait-elle de résoudre ? souligne la scientifique. Comment la nouvelle technologie s’intègre-t-elle, et sera-t-elle durable pour votre entreprise ? Quelle est sa durée de vie utile ? »

Une fois ces questions abordées et un nouveau volet technologique adopté avec succès, les avantages potentiels peuvent en valoir largement le coût. Le plus souvent, les entreprises se trouvent en mesure d’accroître leurs activités, de développer plus efficacement de nouveaux produits ou de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tout en augmentant leur contribution à l’économie canadienne.

Par ailleurs, ces avantages vont bien au-delà du niveau de l’entreprise.

« Les connaissances fondées sur les données peuvent également améliorer de façon plus large les processus de prise de décision et contribuer à accroître les performances environnementales tout en fournissant aux consommateurs et aux consommatrices une plus grande transparence quant à la provenance de leurs aliments, affirme Ron Clarkson. Les outils génétiques ont le potentiel d’accroître le rendement en protéines par hectare cultivé, et d’améliorer les attributs et les fonctionnalités sensorielles ainsi que les pratiques de production alimentaire. La possibilité de partager les données entraîne aussi un meilleur accès à l’information pour les producteurs. »